Vue sur le Kilimanjaro

J’avais quitté la blogosphère car j’étais en train de devenir journaliste.
C’est paradoxal, non? Dire qu’on pousse tous les journalistes à blogger-blogger-twitter! Oui… mais moi j’aime raconter n’importe tout, et je me disais que c’était une grosse prise de risque pour ma carrière, ma réputation, tout ca… Tout ca? Rien ca!

Trois choses:

1) Ecrire, c’est vivre dangereusement. Deux re-lectures de génie viennent de m’en persuader:
– Dans Les Neiges du Kilimanjaro, Ernest Hemingway raconte la mort de l’écrivain, et avec elle, la frustration de tout ce qui n’a pas été écrit. Toute la beauté et la prétention de cette nouvelle est que ce saligaud d’Hemingway, en contant les souffrances de son artiste, l’en délivre. En Italique, entre les quelques paragraphes de narration, la voilà, la rue parisienne, la femme aimée, cette anecdote terrible qu’Harry – son personnage- aurait aimé raconter. Hemingway les dit pour lui.
Quant à moi… et bien, meme si les chances de me faire dévorer par des hyènes en Afrique dans une avenir proche sont lointaines – Ernest Hemingway ne sera pas là pour raconter ma rue New Yorkaise, mon homme aimé et mon anécdote hilarante. Je prends donc mes responsabilités.

– Quand j’étais jeune (il y a trois ans…) j’ai écris un email à un futur amant pour lui raconter ma vie. Ca parait douteux, mais comme on parle d’Hemingway, je peux au moi me raccrocher à l’idée qu’on à tous les deux des tendances mégalomanes. Donc, je relis cette lettre d’une quinzaine de page, et je tombe sur mon propre syndrome du Kilimanjaro: « 14 ans. J’aimais alors tellement vivre que j’avais souvent peur de mourir, comme ça, sur un malentendu, avant de n’avoir pu laisser à la terre ce qu’il lui aurait fallut pour qu’elle se souvienne de moi.C’est sans doute pour ça que j’écrivais beaucoup. »

2) Mon père m’a suggéré de recommencer à écrire un blog cet après-midi. J’ai dis « ouais, ouais, ouais » et ça à fait le meme son qu’une trompette après une mauvaise blague dans vidéo-gag. Mais maintenant que j’y pense, c’est le moins que je puisse faire pour cet homme qui, à 50 ans passés, est toujours persuadé que les objets bougent la nuit.

3) Oh, bien sur, l’Internet fais peur – qui va-là? Mais comme dirait Sénèque – Que de fois nous mourons de notre peur de mourir!